Pourquoi je ne donne pas de régimes stricts ?
Beaucoup de personnes consultent un diététicien en pensant repartir avec un régime précis, une liste d’aliments autorisés et interdits, des quantités à respecter au gramme près.
Et c’est souvent une surprise quand je leur dis que je ne fonctionne pas ainsi.
Ce choix n’est ni un manque de cadre, ni un laisser-faire.
C’est un choix réfléchi, scientifique et clinique, centré sur la santé et la durabilité.
Les régimes stricts : une efficacité trompeuse.
Les régimes stricts peuvent parfois entraîner une perte de poids rapide à court terme, mais la recherche scientifique est très claire sur un point : dans la grande majorité des cas, le poids est repris, souvent avec un surplus.
De nombreuses études montrent que 80 à 95 % des personnes reprennent le poids perdu dans les 2 à 5 ans, avec parfois une aggravation de la relation à l’alimentation.
Ce phénomène est connu sous le nom de weight cycling, ou effet yo-yo.
Pourquoi les régimes stricts échouent ?
1. Une réponse biologique normale
Quand l’apport alimentaire est trop restreint, le corps s’adapte.
On observe une diminution du métabolisme de base, une augmentation des hormones de la faim et une diminution des hormones de satiété.
Ce n’est pas un manque de volonté.
C’est une réponse physiologique de survie, bien documentée scientifiquement.
2. Une restriction cognitive permanente
Les régimes stricts reposent sur le contrôle, la surveillance et la peur de mal faire.
Cette restriction cognitive est associée à une augmentation des compulsions, des épisodes de perte de contrôle et un rapport anxieux à la nourriture.
Plus on interdit, plus l’aliment prend de la place mentalement.
3. Un impact sur le comportement alimentaire
La littérature scientifique montre un lien clair entre les régimes restrictifs répétés et l’apparition de troubles du comportement alimentaire.
Hyperphagie, compulsions alimentaires, relation conflictuelle à la nourriture, culpabilité chronique.
Même chez des personnes sans trouble du comportement alimentaire diagnostiqué, les régimes stricts peuvent désorganiser durablement les signaux internes.
Le problème n’est pas la personne, mais la méthode…
Quand un régime échoue, on pense souvent que la personne n’a pas été assez motivée, pas assez disciplinée, pas assez sérieuse.
Or les données montrent l’inverse.
Ce sont les régimes qui ne sont pas adaptés au fonctionnement humain.
Changer durablement ses habitudes ne peut pas reposer uniquement sur la contrainte.
Mon approche : travailler le comportement avant tout !
Plutôt que d’imposer un cadre rigide, je préfère comprendre.
Comment la personne mange.
Pourquoi elle mange ainsi.
Dans quel contexte.
Avec quelles émotions.
Avec quelles contraintes.
L’objectif est de restaurer une écoute des sensations, réduire la culpabilité et apaiser la relation à l’alimentation.
Car sans ce travail de fond, aucun plan alimentaire ne tient dans le temps.
Le rôle central de la personnalisation.
Chaque personne est différente.
Histoire alimentaire, parcours de santé, contraintes professionnelles, vie familiale, objectifs, rapport au corps.
Un modèle unique ne peut pas convenir à tous.
C’est pourquoi l’accompagnement est individualisé, évolutif et adapté au rythme de chacun.
Et les plans alimentaires dans tout ça ?
Je ne suis pas opposé aux plans alimentaires, mais je les utilise uniquement quand ils ont du sens.
Un plan alimentaire peut être utile pour donner des repères, structurer des repas ou rassurer, dans certaines situations spécifiques.
Mais il n’est jamais rigide, jamais imposé et reste ajustable.
Il est un outil, pas une finalité.
Ce que montre la science aujourd’hui.
Les approches non restrictives, basées sur l’écoute des signaux corporels, la régularité et la réduction de la culpabilité, sont associées à une meilleure stabilité pondérale, une amélioration du comportement alimentaire, une meilleure santé mentale et une meilleure adhésion à long terme.
Ces approches sont soutenues par les travaux en nutrition comportementale, la psychologie de la santé et les recommandations actuelles en santé publique.
Mon objectif en consultation
Mon objectif n’est pas de te faire rentrer dans un cadre strict.
Mon objectif est de t’aider à comprendre ton fonctionnement, à trouver des solutions réalistes, durables et compatibles avec ta vie.
Sans peur, sans pression, sans interdits arbitraires.
En résumé…
Les régimes stricts peuvent perturber le comportement alimentaire, favoriser l’effet yo-yo et augmenter la culpabilité.
Travailler sur le comportement, les habitudes, les émotions et la personnalisation permet des changements plus durables et une relation plus apaisée avec l’alimentation.
Si tu te reconnais dans ce que tu lis, un accompagnement personnalisé peut t’aider à sortir du cycle des régimes et à retrouver une relation plus sereine avec l’alimentation.